Je pense donc...

La douleur morale est plus déchirante que la douleur physique : le deuil, la séparation, l'abandon et le rejet sont des maux capables de causer les pires ravages, même chez les personnes les plus fortes.

Lorsque tu me manques, je mets ma main sur mon cœur & je ferme les yeux car je sais que c'est le seul endroit ou tu existeras toujours...

Ce matin, point d'envie d'aller travailler, et pourtant il le faut, pour pouvoir me payer mon salaire, pour pouvoir manger, et surtout pour sortir, me changer les idées, et arrêter de penser secondes après secondes à mes 2 amours.

Le truc super c'est que jeudi prochain, je vais à Paris pour passer la journée avec Morgane, "croiser" Myriam et l'aider à gérer un rendez-vous important. J'ai peur. Je n'ai pas peur de moi, je sais, parce que je le veux, que rien ne me touchera "ouvertement". Mais je sais que je vais souffrir de cette journée, je sais que ce sera certainement l'une des plus difficiles à vivre, mais, pourtant, je serais là, solide comme un roc, en apparence.

Je vais passer du temps avec notre fille, et ça, c'est le principal.

Au cours de la discussion d'hier soir, de nouveaux pics ont été lancés, d'un coté comme de l'autre, mais sans énervement, en tout cas me concernant. Des reproches continuent à sortir à mon encontre, et c'est bien normal. Je n'ai que ce que je mérite, finalement.
Pourtant je continue à espérer, à rêver à un avenir commun, à 3, en famille. Bien sûr que ce ne sera pas demain, ni même dans les mois qui vont suivre, mais j'y crois, j'en ai envie, je ne respire que pour pouvoir un jour m'approcher de nouveau de ce bonheur qui m'a été donné et que j'ai baffoué sans même m'en rendre compte, sans même le savoir, sans même le comprendre.

Autre point que je considère comme important à évoquer: plus d'alcool. Je pense sincèrement que les 3 jours passés à Paris, quasiment en permanence avec un verre à la main (pas tout seul) ont été fortement altérés par cette euphorie alcoolémique. Myriam me dit que l'alcool ne change pas mon comportement, que j'ai été, suis et resterai une mauvaise personne (ce ne sont pas ses propres mots, mais mon ressenti). Je ne veux pas y croire, je ne veux pas accepter ça, je m'y refuse. Je ne sais pas si je suis si immonde que l'image que l'on me renvoi de moi, mais ce que je sais, c'est que même si je dois changer, quel que soit le temps que cela prendra, je deviendrai, ou redeviendrai quelqu'un de bien, quelqu'un d'appréciable, quelqu'un que l'on peut aimer, que l'on aime.

Voilà ou j'en suis, ou plutôt, voilà vers où je veux aller: me battre, me battre, me battre! Je veux me battre contre ceux qui veulent m'empêcher d'être heureux, je veux me battre pour être libre, libre de tout ce que j'ai subi dans ma vie, libre de tout ce que j'ai induit. Je dois arriver à ne pas baisser les bras, je dois être fort, et arrêter de subir.

Je suis amoureux, de 2 personnes : ma fille et sa mère !

Et bien voilà, nouvelle discussion avec mon nouveau meilleur ami - le psy - pour très clairement réaliser que "non, je n'ai toujours pas accepté mon diabète".

C'est marrant comme les choses vous rattrapent au fur et à mesure que vous pensez les avoir réglées. Et bien non, je n'ai toujours pas digéré que ma "vie" soit réglée sur mon diabète, et non l'inverse. A vrai dire, c'est même "pire" que ça... J'entends toujours résonner toutes ces phrases entendues pendant les "Colos de l'AJD", toutes ces phrases des monos qui disaient "tu ne dois pas avoir d'enfants". Je suis marqué par tout ce que j'ai pu vivre, et c'est bien normal, mais surtout parce que lorsque j'entendais ces discours, je n'avais pas encore mon "libre arbitre", parce que j'étais incapable d'envoyer promener ces "grands", ces personnes qui sont censées, lorsque l'on est un enfant, avoir raison, et dire la vérité.

Je leur en veux, je leur en veux vraiment. Ma réflexion au psy lorsqu'il ma demandé ce que je voudrais faire aujourd'hui concernant tous ces discours a été de vouloir leur dire qu'ils ont pourri ma vie, qu'aujourd'hui je pourrais certainement être un homme bien, un amant formidable et un père extraordinaire, si seulement ils ne m'avaient pas conditionnés ainsi. En écrivant, je repense à "Orange Mécanique"... Le rapport ? Aucune idée, sauf peut-être le fait d'avoir subit, et subir encore aujourd'hui les conséquences de ces paroles.

Je veux dire pardon à toutes les personnes qui ont souffert de moi, et plus encore à celles qui aujourd'hui souffrent du comportement que j'ai eu, que j'ai peut-être (certainement) encore, et que j'aime.

Je suis sincèrement désolé.

Il y a à peu près 20 ans, les toubibs m'ont annoncés que jamais je ne serais père. Pendant les années qui ont suivi, je me suis forgé une très jolie et très solide carapace, au point de n'avoir jamais été à la hauteur des démarches que nous avons essayé de mettre en place avec Vanessa.
For de ces démarches, des tests ont confirmés, appuyés par les discours d'autre médecins cet état de fait.
Or, le 31 janvier 2013, Myriam m'a annoncé que elle était enceinte, et que j'étais le père. Je n'ai pas pu y croire, mais pas dans le bon sens du terme. Je n'ai tout simplement pas cru, pas voulu croire, que j'étais le père de cet enfant qu'elle portait.
Au cours des mois qui ont suivi, j'ai continué de vivre dans ma tour d'ivoire, au sein de laquelle jamais je ne serais père. Bouleversement si il en est, mais comment faire pour écarter, pour oublier, pour changer radicalement de point de vue sur la vie qui, jusqu'à l'ores avait été tellement dure ?
Il s'est avéré que justement, je n'ai rien fait, je ne suis même pas sur d'avoir essayé de faire quelque chose, attendant patiemment, mais amoureusement de la mère de notre future fille, qu'un test de paternité me permettrait soit de confirmer le discours médical tenu depuis tant d'année, soit, au contraire, de pouvoir leur renvoyer dans la figure qu'ils s'étaient tous trompés.
Ce test de paternité a confirmé ma paternité, mais là encore, je pansais mes blessures, j'essayais de faire en sorte d'être le père que Morgane méritait, d'être le père que Myriam méritait pour sa fille, pour notre fille.

Même ça, je n'ai pu le faire. Je dirais presque que je n'ai pas su le faire, jusqu'au moment où j'ai été mis devant le besoin absolu, pour sauver ma vie, pour sauver mon couple, de m'occuper de Morgane comme un père, et non comme l'amant de sa mère.

Aujourd'hui, je sais que même cela je n'ai pas réussi à le faire, que j'ai même tout fait pour que tout empire, et tout a effectivement empiré.
Je ne supposais pas, jusqu'à jeudi dernier, l'impact que ces années avaient pu avoir sur moi, je ne touchais même pas du doigt l'importance que ces paroles ont eu, et ont encore aujourd'hui.
Je ne pense pas être un moins que rien, je ne pense pas être un mauvais père, je pense être un homme qui apprend à oublier, qui apprend à passer outre les dires de personnes qui sont, aux yeux de tous, les messis et prêchent la vérité.
C'est dur, c'est difficile, pour un cartésien comme moi, de se rendre compte, et surtout d'admettre, que ces années ont été des années de mensonges. Certes beaucoup de choses ont changé dans ma vie, à commencer par le fait de t'avoir rencontré, ma Choupinette, d'avoir été heureux à tes côtés, de t'aboir demandé de concevoir un enfant ensemble, et d'avoir enfin, au bout de tant d'années, pris en main mon diabète.
Aujourd'hui, je suis père, père d'une adorable petite fille pour laquelle je donnerai ma vie, père d'une fille dont je suis éperduement amoureux de la mère, ne serait-ce que parce que sans elle, sans elle dans ma vie, je ne suis rien. Je vous aime toutes les 2, différement, mais de manière sincère, inébranlable, indubitable.
Par contre, je suis toujours dans le doute, non pas de ma paternité du point de vue génétique, mais de ma paternité au sens psychologique du terme.
Le fait que Morgane et Myriam soient parties ne fait qu'appuyer ce doute. Aujourd'hui je ne les vois que par Skype ou Facetime. Je sais, je le vois et le vis jour après jour que Myriam fera tout pour que Morgane ait un père, un père présent pour elle, mais il n'en est pas moins compliqué, voir presque impossible, d'assumer sa paternité dans les circonstances actuelles, appuyées par tant d'années passées à me forger un jolie prison au sein de laquelle je ne voulais que me protéger.

Je suis père ! C'est un fait, c'est une fête, c'est une joie ! Myriam, je te dois tellement, je t'Aime tellement ! Morgane je suis et resterai à jamais le premier homme de ta vie, le premier homme dans ta vie!

Je vous aime, je ferais tout pour vous 2. Je souffre de votre absence, mais je serais toujours présent dans vos vies, pour vous montrer à toutes les 2 Ô combien je vous aime !